11 novembre 2010

Réflexions sur Android

Au delà de mon article, il y a quelques jours, dans lequel j’abordais un des inconvénients d’Android par rapport à iOS, je souhaitais compiler aujourd’hui quelques réflexions, articles et arguments qui font que je n’opterais pas pour cet OS en l’état des choses…

[Disclaimer] Pour les trolls de passage, je tiens à préciser que je trouve beaucoup de qualités à Android. C’est un OS mobile de très bonne facture qui apporte beaucoup d’innovations (ce qui est toujours bon sur ce marché souvent réduit à iOS) et je ne remets en cause ni son existance ni quoi que ce soit d’autre. Je pense que c’est une bonne alternative à iOS qui mérite juste de garantir certains aspects avant d’être envisageable pour mon utilisation personnelle et professionnelle. Oui, l’iPhone aussi présente quelques inconvénients (pas les mêmes, ceci dit) mais ces derniers ne remettent pas en cause ma sécurité, celles de mes données, les revenus des développeurs, n’enfreignent pas la loi et garantissent avant tout une « expérience utilisateur » (en plus de remplir les poches de Steve Jobs). Cet article n’a cependant pas pour but de comparer iOS à Android, mais bien d’essayer de lister les inconvénients majeurs de ce dernier, dans l’espoir qu’ils puissent être corrigés et proposer une alternative fiable et viable à iOS (parce que franchement, WP7, c’est sans espoir…)

Android Market

Commençons avec un premier problème qui découle directement du coté « ouvert » d’Android (sur lequel je reviens plus loin dans cet article), son Market souffre d’inconsistance et laisse la place à de nombreuses dérives qui desservent les développeurs et bien évidemment les utilisateurs. Jon Buys démontre cela dans cet article: alors qu’il hésite entre 2 modèles de smartphone sous Android (HTC et Samsung), comparant dans un premier temps le hardware, il s’intéresse également aux différences logicielles et notamment au sein même de l’Android Market. Il constate alors que le jeu Angry Birds n’est disponible sur le Market qu’à partir d’un seul des 2 smartphones (tournant pourtant tous deux sous la même version d’Android, à savoir 2.1). Bien plus grave, il trouve en lieu et place un bon paquet d’applications utilisant le nom du jeu de Rovio et même ses illustrations sans aucun droit, surfant juste sur la vague d’un des plus grand succès vidéoludique sur iOS.

I love Angry Birds for iOS, so I thought I’d see how the game looked and felt on Android. I searched for « Angry Birds » on the HTC and found two screens worth of knock-offs. Some of these applications took the artwork and Angry Birds name directly from the real game. There was one game called « Angry Avians », who’s icon looked like a closeup of the red bird from the real game. There were Angry Birds wallpapers, Angry Birds books, and Angry Birds unlockers. I can’t imagine that any of these apps were actually licensed to use either the Angry Birds name or the Angry Birds artwork. They are ripoffs riding the wave of the original games success.

On pourrait se dire que c’est un cas isolé, mais malheureusement de nombreuses dérives de ce type semblent polluer le Market, comme Jon Lech Johansen le confirme sur son blog avec un titre peu flatteur « Google’s mismanagement of the Android Market« . Il cite des exemples, comme les nombreuses applications de sonneries qui enfreignent les droits d’auteur, contiennent souvent du code malicieux, quand elles ne sont pas simplement dysfonctionnelles. Sans parler de celles qui, comme pour Angry Birds, utilisent illégalement des noms de marques déposés. Par exemple dans le domaine de la musique où ironiquement beaucoup d’applications reprennent les icônes d’Apple et des noms parlant comme « iTunes » ou « App Store ». Ces mêmes applis permettant la plupart du temps de télécharger tout aussi illégalement des MP3…

Crapware & Malware

On l’a donc vu dans le paragraphe précédent, l’Android Market, c’est le bordel. Mais plus inquiétant encore, la qualité des applications qu’on y trouve. On s’est beaucoup moqué des applications genre iFart et autre iProut qui polluaient l’App Store il y a quelques temps, mais aucune de ces applis n’étaient « dangereuses » pour son utilisateur (si l’on considère que le ridicule ne tue pas, bien évidemment). Concernant les applications Android, il y a beaucoup plus de risques: crapware et malware sont très fréquents. Par exemple, cette étude relatée sur Ars Technica qui a démontré que dans un panel de 30 applications populaires choisies au hasard dans le Market, la motié d’entre elles envoyaient des informations privées à des serveurs publicitaires, comme votre position géographique ou votre numéro de téléphone. Et que certaines allaient même plus loin puisqu’elles transmettaient vos coordonnées GPS toutes les 30 secondes.

They used TaintDroid to test 30 popular free Android applications selected at random from the Android market and found that half were sending private information to advertising servers, including the user’s location and phone number. In some cases, they found that applications were relaying GPS coordinates to remote advertising network servers as frequently as every 30 seconds, even when not displaying advertisements.

Une autre enquête, rapportée par Download Squad en juin dernier, a également démontrée que 20% des applications alors disponibles sur le Market étaient des spywares potentiels. Encore une fois, la confirmation qu’un marché « open » n’est pas toujours une bonne chose.

Now, this is a potential risk — as in, 20% of apps have functionality that could be likened to spyware. If you’ve installed apps on an Android smartphone, you’ll know that you get a big warning screen that tells you which services and data the app will have access to. There’s no risk when an app only wants to save to your SD card, but apps can make calls,send SMSes or even read your email! Therein lies the risk: users might be installing Android apps that have the ability to transmit your personal data to a third party.

Autre dérive des systèmes Android, ce sont bien souvent les opérateurs qui imposent leurs lois et n’hésitent pas à polluer votre smartphone avec des applications pré-installées qu’on ne peut pas supprimer, comme l’a exposé cet été le Los Angeles Times. Ainsi des Motorola Droid proposés par Verizon et des Samsung par T-Mobile sont chargés de crapwares en tous genres.

The Droid X comes loaded with several nonstandard applications for Google’s Android, most of which cannot be removed.

Among the phone’s so-called junkware is a Blockbuster video app and a demo for an Electronic Arts game called Need for Speed: Shift.

The software from the struggling movie retail chain includes a store locator and a section to download mobile movies from Blockbuster’s catalog. This app cannot be uninstalled from the phone’s software library using any traditional means. Users can delete it from the home screen, but it lives on — permanently part of the software embedded on the device.

Open ?

Demandez à n’importe quel utilisateur la raison pour laquelle il a choisi un smartphone sous Android, et vous obtenez dans 95% des cas « parce que c’est un système open, pas comme Apple ». Sauf que c’est du bullshit. J’ai essayé d’expliquer dans mon article précédent pourquoi l’ouverture façon Google n’était pas forcément une bonne chose (et j’espère l’avoir à nouveau démontré ci-dessus), mais pour aller plus loin, il faut tout de même expliquer qu’Android n’est pas si ouvert qu’on veut bien nous le faire croire.

Mike Elgan l’explique dans son article « How Google is ‘Closed’, just like Apple« , dans lequel il démontre que le business de Google n’est pas Android mais bien la publicité et que cette partie là est tout aussi fermée qu’Apple. L’analogie Apple/Donald Trump et Google/McDonald est intéressante…

Let me clarify by way of analogy. Donald Trump and McDonald’s both buy land and organize the design and construction of buildings. Donald Trump builds buildings in order to sell (or rent) buildings. McDonald’s builds buildings in order sell junk food.

In this analogy, Apple is like Trump. Both Apple and Trump make something in order to sell it. Google is like McDonald’s. Both Google and McDonald’s make something in order to sell something else.

The companies are different, and what they’re « open » about reflects that difference. For example, Trump is very secretive about pending real estate transactions, but would probably be happy to share the details of food served at one of his golf courses. McDonald’s on the other hand, isn’t all that secretive about real estate transactions but they’re very secretive or « closed » about their Secret Sauce.

Mais pour aller plus loin encore, il est indispensable de lire le post d’Andreas Constantinou intitulé « Is Android evil? » reprenant le célèbre mantra à propos de Google. L’article détaille les points de contrôle imposés par Google sur les constructeurs de smartphones, malgré la licence permissive utilisée dans le SDK d’Android à la base de toute cette notion de système « open ».

Whereas Android is completely open for the software developer ecosystem, it’s completely closed for the handset OEM (pre-load) ecosystem. There is no other platform which is so asymmetrical in terms of its governance structures.

[…]

What’s even more fascinating is how closed Android is, despite Google’s old do-no-evil don’t be evil mantra and the permissive Apache 2 license which Android SDK source code is under. Paraphrasing a famous line from Henry Ford’s book on the Model-T,anyone can have Android in their own colour as long as it’s black. Android is the best example of how a company can use open source to build up interest and community participation, while running a very tight commercial model.

A coté de ça, quand je lis les commentaires pitoyables de cet article paru sur Le Journal du Geek (certes, susceptible de faire sortir n’importe quel troll de son bois) de tous ces possesseurs de smartphones Android persuadés d’être plus « geek » que les possesseurs d’iPhone (qui ne verraient pas plus loin que le bout de leur nez) sous prétexte qu’ils ont choisi un système ouvert, je rigole doucement… et je m’en retourne à mon iOS fermé.

#os — #  #  #  #

2 commentaires

Mox Folder dit :

Non mais de toutes façons qui a déclaré qu’on devait pouvoir installer n’importe quel logiciel sur son Cell comme on le ferait avec un ordinateur ? Le débat open vs verrouillé n’a pas de sens…

J’ai installé plus de 100 apps sur mon iPhone supposé être Fort Knox… la seule chose que j’avais pu installer sur mon Sony Erickson avant c’était une boussole en java.

Le debat apps natives (comprendre Apple) VS web apps (comprendre Google) est tout aussi stupide, y en a pas un meilleur que l’autre, les deux proposent deux expériences différentes et se complètent même parfois (la plupart des apps étant basée sur du web derrière – ex: facebook) ou le browser et l’application ne sont que des interfaces.

Fabien dit :

Ha ha, une boussole… j’me demande bien à quoi ça a pu te servir (et celui qui me répond « à s’orienter » prend des risques pour sa vie).
Ceci dit, je suis d’accord avec toi. Je ne rencontre pas de frustration non plus sur iOS. Et pour ceux qui en ont, il reste l’option « jailbreaking »… (enfin, moi, j’dis ça, j’dis rien)

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