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Search is no longer Google’s core product
« The case against Google », sur Gizmodo:
It’s hard to understand how Google could screw up its core product like that. But there’s a remarkably simple explanation: Search is no longer Google’s core product.
[…]
So yes, evil is different things to different people. But if we use Google’s definition of evil, if we believe evil to be subverting the power of Google’s information delivery system to a commercial end, tricking users and violating their trust, well…
Un long article qui mérite une lecture complète. L’auteur y explique dans le détail les raisons qui poussent Google à sacrifier la pertinence de son outil de recherche au profit des ses outils sociaux, et pourquoi le célèbre mantra « Don’t be evil » n’a plus aucune importance aux yeux de la firme.
Mon sentiment depuis quelques mois, confirmé par la lecture de cet article, c’est que Google, après nous avoir ouvert sur un monde – le Web – et sa source de connaissances sans bornes pendant de nombreuses années grâce à un moteur de recherche à la pertinence inégalée, voudrait aujourd’hui nous enfermer dans une bulle. Cette bulle ne serait composée que de gens que nous connaissons, que d’idées et d’avis que nous partageons, que de sites, de musiques, de photos, de vidéos que nous aimons, ou pire encore que nous serions susceptibles d’aimer selon d’obscurs algorithmes basés sur nos habitudes1.
Alors bien sûr, j’exagère un peu, Google Search est toujours capable de vous indiquer un site plus discret dont personne autour de vous n’a parlé, mais jamais dans les premiers résultats, sur la première page (le Graal en matière de recherche). Désormais, avec des verrues comme Search, Plus Your World et les nouvelles politiques de confidentialité unifiées de Google, c’est un peu comme si le vrai monde commençait en page 2. Et qui va regarder la page 2 lors d’une recherche? Pas moi, et statistiquement, pas vous non plus. Nous vivons dans une bulle, la page 1 des résultats, composée désormais de publicité pour les clients de Google (les annonceurs), de publicités pour les produits Google (Chrome, G+, Gmail, etc…) vous incitant à leur communiquer toujours plus d’informations personnelles pour étendre votre bulle, et de liens déjà partagés par vos « cercles », votre entourage.
C’est là, selon moi, le cœur du problème de cette direction du « tout social forcé » que prend Google. Twitter et Facebook répondent déjà à ce besoin. Si je vais sur Google Search, c’est pour trouver autre chose qu’un vase clos. Si Google n’est plus en mesure de m’ouvrir à l’ensemble du web pour ne m’en présenter qu’une simple fenêtre réduite à ses intérêts au lieu des miens, d’autres le feront à sa place.
- Et uniquement des choses que nous aimons pour la simple raison qu’il n’existe pas de bouton « -1 ». ↩