Matt Haughey sur Medium:

If I haven’t talked to someone in 20 years, the level of detail I’d like to see is what you typically see in letters from a family that accompany their holiday cards. Let me see a photo, how many kids do you have, what trips did you recently take, where are you working, how is everyone doing, and that’s about all I want to know for the next 20 years. But on Facebook I only have the option of adding an old acquaintance as a friend or denying them, and then I am met with daily updates on their daughter’s ballet classes, photos from their workplace, and who they think should win the big game tonight, forever. I kind of wish I could just see a person’s About page for five minutes and move on, as I don’t need the daily detail/updates of every old high school buddy’s life. Facebook doesn’t offer much granularity in this regard, without moving all your friends into complex groups with different levels of permissions.

If I look at everyone I’m following on Twitter, by and large they are peers I’ve known for the past few years in my current circle of friends, people that excite me with new ideas, music, and art, and lots of humor. On Twitter, I have no idea where most people grew up, what schools they attended, and they are similarly in the dark when it comes to me. You get to know more about the people you follow day by day as their comments and ideas fill my picture of what makes them tick.

C’est mot pour mot ce que j’explique à chaque fois qu’un proche me demande pourquoi j’utilise Twitter et pas Facebook, alors qu’il fait l’inverse. Et ces derniers temps, je l’explique de plus en plus souvent, de nombreux utilisateurs de Facebook remettant en cause son usage, pour ne pas dire son intérêt tout en s’interrogeant sur la popularité grandissante de Twitter. Au cours de ces échanges, je suis assez surpris que dans l’esprit de beaucoup, Twitter soit toujours resté un truc limité à des banalités du genre “je mange des gaufres”1, alors que selon moi, c’est un Média à part entière.

Et puisque j’en suis à taper sur Facebook, on dirait que les algorythmes de recommandation de connaissances ont pris du plomb dans l’aile, récemment, non ? Un exemple, en l’espace de 3 mois, j’ai reçu 3 emails pour m’inciter à entrer en relation avec de nouveaux contacts. Compilés et vaguement anonymisés ci-dessous (click = grand).

Donc d’après Facebook, je connais peut-être 26 jeunes filles (moyenne d’age estimée: 20 ans, pas plus), 2 lieux (sic!), 1 boite de prod (re-sic!) et 1 boite d’événementiel (re-re-sic!). Soit 30 propositions et pas un seul mec. C’est powered by Meetic maintenant, Facebook ? Mieux encore, je ne connais certainement AUCUNE de ces personnes. Alors, je m’interroge, peut-être que c’est de ma faute, vu que je ne me sers jamais de mon compte, ils n’arrivent peut-être pas à bien me cerner. Je comprends qu’ils souhaitent juste améliorer ma vie sentimentale, ça me touche. Mais un petit indice pour les aider dans la pertinence de leur algo, la seule information personnelle encore disponible sur mon compte Facebook en berne: je suis marié.


  1. D’autant plus surprenant que ces mêmes personnes postent des photos des dîtes gaufres sur leur compte Facebook, régulièrement, sans en être choqués le moins du monde. ↩

10 novembre 2012

The Best

Dustin Curtis:

When I got back to San Francisco after a three month trip to Southeast Asia last year, I had no possessions. I was living out of hotels. Everything I carried had to fit into a backpack, so I spent the time to carefully research and buy only the very best of each individual item I was carrying. The best towel. The best pen and notebook. The best headlamp. The best headphones. The best wallet. Everything I owned had been carefully designed by a person who cared deeply about the problem being solved.

[…]

If you’re an unreasonable person, trust me: the time it takes to find the best of something is completely worth it. It’s better to have a few fantastic things designed for you than to have many untrustworthy things poorly designed to please everyone. The result–being able to blindly trust the things you own–is intensely liberating.

Ne serait-ce pas ça, finalement, la parfaite définition du minimalisme ? Posséder peu, mais posséder le meilleur.

J’ai, depuis le premier jour, défendu corps et âme l’offre Free Mobile. J’étais un abonné de la première heure1, prêt à essuyer les plâtres pour soutenir le trublion des télécoms. Cet article n’est absolument pas un brulôt anti-Free, au contraire; il met en avant l’un des gros avantages, démocratisé par Free Mobile, de ces nouvelles offres low-cost: les forfaits sans engagement. Je souhaite juste ici partager mon expérience et expliquer pourquoi…

… j’ai finalement quitté Free Mobile

Oui, depuis maintenant une semaine environ, j’ai abandonné mon forfait tout illimité chez Free Mobile à 15,99€/mois2 pour un forfait équivalent chez Sosh à 24,90€/mois, m’offrant exactement les mêmes fonctionnalités3. Pourquoi ce revirement ?

Parce que depuis cet été, la qualité de la 3G (et plus spécifiquement l’accroche du réseau 3G) s’est, pour ma part, grandement dégradée, jusqu’à devenir pratiquement inutilisable. Je n’accuse pas spécialement Free, ni même son contrat d’itinérance Orange, je suis peut-être un cas “isolé”, bien qu’il semble manifestement que d’autres utilisateurs rencontrent des problèmes étrangement similaires à ceux que je vais décrire ci-dessous.

Les symptômes

Pendant mes 5 à 6 premiers mois d’utilisation, tout me semblait fonctionner parfaitement. Mais cet été, j’ai constaté les premiers problèmes, alors que j’essayais d’utiliser iTunes Match comme je l’avais toujours fait jusque là: il m’était tout simplement impossible de streamer ma musique pendant que je roulais sur les petites routes de campagne de mon lieu de villégiature. Impossible de jouer un simple titre, ni même de le télécharger hors d’une zone couverte en wifi.

Quelques semaines plus tard, je constate à plusieurs reprises un autre phénomène alors que je voyage régulièrement en train: mon iPhone reste durant l’essentiel du trajet en Edge, et il m’est pratiquement impossible de charger une page web, ni même de lire ma timeline Twitter. Seuls quelques arrêts en gare dans des grandes villes me permettent d’accrocher le réseau 3G nécessaire pour un simple tweet. Et frustration absolue, pendant un trajet TGV Paris > Bordeaux de plus de 3h, alors que je galérais comme un crevard pour ne serait-ce que checker mes emails, mon voisin de fauteuil, lui, sur son iPad en 3G surfait sans aucun ralentissement, comme à la maison, parcourant son Flipboard et son Pinterest plein d’images et de vidéos sous mon regard désabusé.

Arrive la sortie de l’iPhone 5 et là, mon problème empire: plus de 70% du temps mon iPhone ne trouve que du Edge, mais même le Edge semble fantôme tant les temps de réponse sont lents. Il me faut souvent passer en mode Avion quelques secondes pour forcer l’iPhone à chercher à nouveau le réseau pour enfin accrocher la 3G l’espace de quelques secondes. Durant mes trajets journalier Maison > Bureau en voiture, j’ai pour habitude d’écouter quelques podcasts streamés depuis mon iPhone. Un matin d’embouteillages, 1h30 de trajet, je n’ai pas pu en écouter plus de 2min (pour info, un podcast d’une durée d’1h environ fait moins de 30Mo, c’est donc normalement très facile à streamer). Mais là, impossible. Et le problème persiste jours après jours.

Petit à petit, on en vient à arrêter d’essayer d’écouter des podcasts en 3G (sans les avoir préalablement telechargés), on arrête aussi d’écouter des musiques depuis iTunes Match ou Spotify, on apprend à ne plus cliquer sur un lien Youtube (ça, de toute façon, chez Free…), puis on ne met plus non plus à jour ses applications en 3G et finalement même le chargement d’une image depuis une timeline Twitter devient un calvaire si l’on est pas connecté en wifi. Innacceptable plus longtemps pour moi.

Pas d’explication, pas de communication

La particularité de ces problèmes, c’est que je n’en comprends pas la cause et je n’en comprends pas non plus la résolution maintenant que je suis chez Sosh. Alors je suis peut-être un peu con ou c’est une déformation professionnelle, mais quand je ne comprend pas quelque chose, j’aime bien qu’on m’explique. Si je ne suis pas le seul à rencontrer ces problèmes, et on l’a vu plus haut, je ne suis pas le seul, pourquoi Free Mobile ne communique pas, ne rassure pas ?

Bizarrement, les débits 3G m’ont toujours semblé à peu près potables une fois l’antenne 3G accochée (qu’elle soit Free ou Orange cette antenne, sans grande différence). Par contre, ce temps d’accroche et surtout le décrochement intempestif est inexplicable. Mes problèmes ont commencé avec un iPhone 4, mais ont persisté et voir même empiré avec un iPhone 5. De plus, le passage chez Sosh a, pour ma part, totalement résolu le problème (que d’autres clients Sosh semblent pourtant rencontrer également). Là, je sèche! Tout ce que je sais, c’est que pour l’instant, tout va bien chez mon nouvel opérateur, les temps d’accroche 3G sont tout à fait normaux et les débits corrects4. Bref, je revis. Malgré tout, je retournerai volontiers chez Free Mobile lorsque les problèmes auront été résolu. Sans engagement, ils ont dit…


  1. Dès janvier 2012, donc. ↩
  2. Privilège d’être également abonné Free ADSL. ↩
  3. Le véritable équivalent chez Sosh est plutôt le forfait à 19,90€. Mais celui à 24,90€ offre un accès au débit HSPA+ à 42Mb/s dans les zones couvertes. Mon iPhone 5 étant désormais compatible, autant en profiter. ↩
  4. Même si je rigole doucement sur la H+. Les zones couvertes sont encore ridicules et les débits réels bien inférieurs à ceux “vendus”. Quand les principaux opérateurs parlent du déploiement de la 4G en France début 2013, il y a vraiment de quoi se poser des questions. ↩

Alors que l’annonce de la mise à l’écart de Scott Forstall, Senior VP iOS, est encore fraîche, on s’empresse de crier à la mort du skeuomorphisme chez Apple. Et de taper sur Forstall, certes responsable – mais soutenu par Jobs – de quelques horreurs comme le Game Center. Jony Ive, qui reprendra les fonctions de Forstall, et pas fan de skeuomorphisme pour deux sous, devrait certainement en faire disparaitre les nombreuses touches apparues dans iOS au fil des ans.

Personnellement, j’apprécie le skeuomorphisme, à condition que ce soit fait de façon subtile, que ça apporte un plus au design d’une application. Le problème, c’est qu’en ce moment, on en bouffe à toutes les sauces et bien souvent de façon catastrophique, comme le met en évidence le site skeu.it.

Dans un article intitulé What Skeuomorphism Is (And Isn’t), Sacha Greif explique qu’il ne s’agit pas de mettre une texture cuir ou bois dans le design d’une application pour parler de skeuomorphisme, encore faut-il que cela rappelle un élément nécessaire dans l’objet d’origine.

Après, tout est question de goût, et surtout de bon goût car finalement le skeuomorphisme n’est pas le problème. Ben Bleikamp l’exprime, selon moi, avec des mots justes:

The problem with all bad design, skeumorphism included, is taste. It’s fun to make fun of skeumorphism but when I glance at Dribbble I see a lot of it done tastefully. I also see a lot of beautiful flat design. It’s because a particular strategy or aesthetic isn’t really the problem with bad design, it’s a lack of taste.

Good taste is harder to learn, but it’s what prevents things like iCal from happening. iCal’s design isn’t awful because it’s skeumorphic, it’s awful because it’s skeumorphic in a tasteless way. A more subtle texture, a less harsh gradient, and more cues from other OSX apps could make iCal less of a laughingstock.

[Ajout du 06/11/2012]

Publié hier sur Counternotions, l’article Apple’s design problems aren’t skeuomorphic revient sur le futur rôle d’Ive en expliquant que ce dernier aura finalement bien d’autres chats à fouetter que de s’occuper des interfaces skeuomorphiques d’iOS:

What’s not publicly known is Ive’s role, if any, on Apple software. The current meme of Ive coming on a white horse to rescue geeks in distress from Scott Forstallian skeuomorphism is wishfully hilarious. Like industrial design of physical devices, software is part form and part function: aesthetics and experience. Apple’s software problems aren’t dark linen, Corinthian leather or torn paper. In fact, Apple’s software problems aren’t much about aesthetics at all…they are mostly about experience. To paraphrase Ive’s former boss, Apple’s software problems aren’t about how they look, but how they work. Sometimes — sadly more often than we expect — they don’t.

[…]

In the end, what’s wrong with iOS isn’t the dark linen behind the app icons at the bottom of the screen, but the fact that iOS ought to have much better inter-application management and navigation than users fiddling with tiny icons. I’m fairly sure most Apple users would gladly continue to use what are supposed to be skeuomorphically challenged Calendar or Notebook apps for another thousand years if Apple could only solve the far more vexing software problems of AppleID unification when using iTunes and App Store, or the performance and reliability of the same. And yet these are the twin sides of the same systems design problem: the display layer surfacing or hiding the power within or, increasingly, lack thereof.

“Use of NFC services is very low. […] in Korea I think there are tens of millions of NFC devices already in the market. (But) consumers, they don’t know how to use it. They don’t even know they have something called NFC that they can use for transportation and mobile payment.”

Alors évidemment, si ce commentaire venait d’un haut responsable d’Apple, on pourrait s’inquiéter d’une éventuelle partialité, cette dernière ayant sorti l’iPhone 5 sans composants NFC, à la grande surprise de nombreux journalistes et blogueurs IT. Mais l’auteur de cette phrase est Hankil Yoon, Senior VP Product Strategy for Mobile Communication chez Samsung, lors du NFC World Congress s’étant tenu à Nice fin septembre, comme le rapporte le NFC Times.

Au delà d’un simple problème d’adoption par le grand public, la NFC souffre surtout de nombreux inconvénients qui ralentissent nettement son expansion: coûts d’implémentation, fragmentation et absence de standards rendant les certifications d’autant plus complexes. Et sans standards, chacun fait comme bon lui semble, rendant les systèmes NFC incompatibles les uns avec les autres. Inadmissible, comme le remarque justement Hankil:

“Suddenly, you don’t want to have a credit card service that can’t work outside your country.”

Ajoutons à cela une concurrence qui ne requiert pas les mêmes investissements: Square et Passbook, pour ne citer qu’eux, démontrent clairement que la NFC n’est pas indispensable. Le commentaire vidéo de Jack Dorsey, CEO de Square, à ce sujet dans mon article sur les interfaces est à ce titre particulièrement clairvoyant . Quant à Passbook (pourtant limité aux appareils d’Apple), il a l’air de trouver son public, le taux d’adoption par les utilisateurs montre déjà des signes de succès et le nombre de services compatibles grossit rapidement1.

Hankil Yoon voit d’ailleurs venir la menace et s’en inquiète, toujours lors du même congrès2:

“There are players like Apple that came up with a solution not based on NFC,” said Yoon, likely also referring to Apple’s planned Passbook wallet, which will come as a default feature in the iOS 6 operating system and use QR codes for many of its services. “That may be a good thing, but once that becomes popular and consumers start to perceive that they don’t need NFC, they just need what they have in Apple, then the (growth) of the NFC ecosystem will be delayed that much more.”

Alors, retardée ou tout simplement abandonnée au profit d’autres technologies plus simple à déployer et à utiliser ? La NFC a-t-elle finalement un avenir quand de plus en plus d’enseignes (Starbucks ou McDonald par exemple) développent leurs propres systèmes de paiement dans des applications dédiées (et peuvent les rendre compatibles avec Passbook très facilement), ou quand les petits commerçants peuvent s’appuyer sur Square ? Apple aurait-elle encore une fois vu juste en ne suivant pas la mouvance NFC pour son iPhone 5 ?


  1. Même en France, où l’on compte déjà plus d’une douzaine d’applications compatibles Passbook listées dans l’App Store. Alors que je m’inquiétais il y a presque un an de l’absence inquiétante de NFC en France et alors que la situation a peu évolué de ce côté là, Passbook pourrait devenir une alternative sérieuse dans l’hexagone.  ↩

  2. Rappelons que Samsung, fort du succès des Galaxy S II et S III, est probablement à l’origine d’une grande partie des 70 millions de devices équipés de composants NFC dans la nature aujourd’hui.  ↩

13 octobre 2012

The Magazine, for geeks like us

Marco Arment, le développeur d’Instapaper, va peut-être rendre votre Kiosque (aka Newsstand) sur iOS utile à quelque chose finalement. Il vient en effet de sortir The Magazine, un bi-mensuel fait, comme Marco le dit lui-même, pour ceux qui aiment la technologie au sens large et composé d’articles d’auteurs divers et talentueux.

The Magazine is for people who love technology, especially the internet, mobile, truly great personal computers, and related fields influenced by technology such as photography, publishing, music, and even coffee.

A l’instar d’Instapaper, on retrouve dans The Magazine le soucis de Marco Arment pour les interfaces épurées à l’esthétique soignée, facilitant la lecture sur iPhone et iPad. Si seulement cela pouvait inspirer les nombreux éditeurs qui se contentent de pousser des versions PDF dégueulasses de leurs magazines vers Kiosque, rendant ce dernier bien triste aux yeux de nombreux possesseurs d’iDevices et le reléguant bien souvent à la dernière page d’applications par manque d’intérêt (quand il n’est pas tout simplement caché dans un dossier). Personnellement, je vais lire The Magazine quelques mois pour soutenir l’initiative et voir si le format me plait sur la durée.

L’abonnement est à 1,99€ par mois (une édition tous les 15 jours, composée de quatre articles) accessible directement depuis l‘application disponible sur l’App Store, avec une période d’essai de 7 jours gratuite pour tout nouvel abonnement, histoire de se faire une idée du contenu. Et pour en savoir un peu plus, je vous invite à lire l’avant-propos de Marco.

Et si finalement, c’était ça la meilleure interface utilisateur: pas d’interface utilisateur. Dans son article sur Cooper, Golden Krishna réfléchit à une méthodologie mettant en oeuvre les nouvelles technologies pour se débarasser des interfaces.

Creative minds in technology should focus on solving problems. Not just make interfaces.

As Donald Norman said in 1990, “The real problem with the interface is that it is an interface. Interfaces get in the way. I don’t want to focus my energies on an interface. I want to focus on the job…I don’t want to think of myself as using a computer, I want to think of myself as doing my job.”

It’s time for us to move beyond screen-based thinking. Because when we think in screens, we design based upon a model that is inherently unnatural, inhumane, and has diminishing returns. It requires a great deal of talent, money and time to make these systems somewhat usable, and after all that effort, the software can sadly, only truly improve with a major overhaul.

There is a better path: No UI. A design methodology that aims to produce a radically simple technological future without digital interfaces.

Une méthodologie s’articulant autour de trois principes de base qui peuvent être résumés à une seule règle: faire en sorte que les machines nous aident, s’adaptent à nos besoins et nos process naturels plutôt que l’inverse.

Un des exemples les plus représentatifs de ce brillant article est cet extrait vidéo de Jack Dorsey, CEO de Square, qui explique comment fonctionne le paiement vocal et pourquoi la NFC ne peut pas répondre aussi efficacement aux mêmes exigences.

Via: Big Week

22 septembre 2012

Où je défends Apple Maps

Je tiens tout d’abord à préciser que j’ai toujours trouvé excellente l’application Google Maps de l’iPhone. J’en étais d’ailleurs un utilisateur intensif et exclusif depuis plus de 4 ans1. Et je m’étais déjà interrogé en juin dernier sur son avenir après l’arrivée d’Apple Maps sur iOS 6.

Apple Maps est donc désormais disponible, et subit depuis la sortie d’iOS 6 de nombreuses critiques sur ses inexactitudes, ses imprécisions et ses bugs d’affichage fréquents. Un Tumblr a même été créé pour l’occasion. Au delà des moqueries (certes légitimes), de nombreux utilisateurs se sentent bafoués et trouvent qu’Apple Maps est une régression par rapport à l’ancienne application, une version beta en quelque sorte. J’aimerai contrebalancer un peu en donnant mon point de vue d’utilisateur (après seulement 2 jours de tests, ce qui est peu, mais les critiques n’ont pas pris plus de temps non plus).

Plutôt que de se contenter de citer les points négatifs (il y en a), essayons d’abord de voir ce qu’apporte Apple Maps.

Premièrement, même si on ne sait pas vraiment quels échanges ont mené Apple à virer Google Maps d’iOS 6 au profit de son appli maison, on peut raisonnablement penser que de grosses histoires de sous étaient en jeu, en plus de la petite gueguerre qui anime les deux sociétés sur le marché des OS mobiles.

Mais l’un des points essentiels selon moi et souvent oublié dans les critiques, c’était l’absence de navigation turn-by-turn dans l’appli de Google: pas pour des raisons techniques, non, mais un choix délibéré de ce dernier de laisser l’avantage sur ce point à son propre OS, Android. Légitime. Mais inacceptable à long terme pour Apple qui s’est retrouvée obligée de faire un choix: accepter de payer une rente ad vitam æternam à Google pour un service bridé ou sortir sa propre solution.

Mais revenons à moi, utilisateur. J’ai parcouru des milliers de kilomètres pendant 4 ans à l’aide de Google Maps avec succès. Elle n’était pas parfaite non plus au début (elle a bien essayé de me faire passer une fois ou deux en voiture sur des chemins de terre que j’aurais à peine pu emprunter à vélo). Et les premiers essais de Streetview à l’époque étaient, tout comme Flyover aujourd’hui, bourrés de glitches. Ça s’est rapidement amélioré heureusement. Mais pendant toutes ces bornes parcourues, combien de fois ai-je râlé contre le fait qu’il n’y avait pas de turn-by-turn, combien de fois ai-je appuyé sur le bouton Suivant pour indiquer à Google Maps de passer à l’étape suivante de mon itinéraire, combien de fois ai-je du demander moi-même de recalculer mon itinéraire après m’être trompé de route, ou seulement pour avoir une idée du temps que j’allais mettre ou des kilomètres me restant à parcourir (oui, ça parait con comme ça, mais ce sont des infos qu’on ne pouvait plus obtenir une fois le guidage lancé).

Apple Maps m’apporte tout ça et c’est du bonheur. La navigation turn-by-turn est tout simplement excellente, les routes en 3D bien représentées et détaillées et toutes les infos y sont faciles d’accès (ETA, km restants, aperçu de l’itinéraire complet, liste des étapes, re-calcul de l’itinéraire automatique, …).

L’interface est bien pensée et encore plus simple que celle de Google Maps. Et cerise sur le gâteau, grâce au systeme de notifications locales, le guidage continu même lorsqu’on quitte Maps. Tout ceci constitue une réelle amélioration par rapport à l’appli embarquée depuis iOS 1 et jusqu’à iOS 5 (5 ans se sont écoulés pendant cette période sans qu’aucun de ces points ne finissent par être pris en compte ). Il fallait que ça change. Et si Google ne souhaitait pas s’en occuper, Apple devait le faire.

Mais soyons juste, oui, il y a bien des problèmes avec Apple Maps. Les gens ne râlent pas pour rien. Mais combien de ceux qui relaient ces problèmes utilisent réellement l’appli. Sur la France, par exemple, pas vu beaucoup d’erreurs de positionnement, ni d’itinéraires foireux fleurir sur le web2. Il y a bien quelques imprécisions et quelques trajets aléatoires, mais l’essentiel ne semble pas se situer en France. Des pays plus exotiques ou le territoire US beaucoup plus large sont très certainement moins bien lotis.

Ce que je reprocherai d’avantage à Apple Maps, c’est son manque de “points d’intérêts” et son incapacité à localiser certaines adresses un peu obscures. Mais n’oublions pas que Google Maps existe depuis 8 ans (et que la recherche, c’est un peu son métier)… Apple Maps a à peine quelques mois3. Cette dernière souffre forcement la comparaison.

Quant à Flyover et ses nombreux glitches, je ne pense même pas que ce soit recevable comme critique. Sérieusement, trop peu de villes couvertes (uniquement un petit bout de Lyon en France), et on voit clairement que c’est un manque de données qui provoque ce type d’affichage. Un survol de New York par exemple est bien plus convaincant et j’en viens même à me demander si à l’usage ce ne sera pas plus pratique que Streetview (ce dont je doutais pourtant lors de l’annonce d’iOS 6 il y a quelques mois).

Pour ce qui est des vues satellites, là encore, faiblesse des données. Ça s’enrichie avec le temps… Je me souviens de Google Maps à l’époque incapable de fournir une vue de mon village (pas si paumé que ça) suffisamment proche pour que je puisse reconnaître ne serrait-ce que ma rue et encore moins ma maison4. Mais les gens oublient vite…

Donc oui, sur certains aspects, pour l’utilisateur l’expérience Maps est dégradée mais selon moi, largement compensée par le reste. Proposez moi d’échanger mon baril d’Apple Maps avec ses nouveautés et ses quelques soucis de jeunesse, contre un baril de l’ancienne Google Maps, précise et détaillée, mais sans certaines fonctions pourtant indispensables aujourd’hui à toute application de navigation qui se respecte. Je garde Apple Maps sans hésitation. Ce n’est pas une régression, c’est un mal nécessaire. Ce sont les utilisateurs qui au fil du temps permettront à Apple d’en améliorer la précision5.

Quoi qu’il en soit, je pense que le plus emmerdé dans l’histoire, ce n’est pas Apple (et pas tant l’utilisateur), mais bien Google. Que doivent-ils faire ? Sortir une appli Google Maps à la va-vite pour surfer sur la vague des critiques ? Y ajouter du turn-by-turn et perdre un avantage certain sur Android ? De la pub pour rentabiliser (parce qu’Apple ne paiera alors plus un centime) ? Je pense qu’on sera vite fixé…


  1. À raison de 45000km parcourus par an, dont environ la moitié sous guidage Google Maps, je crois qu’on peut dire que j’étais un gros consommateur de cette dernière.  ↩

  2. TomTom, qui fourni une partie des cartes à Apple, possède une part de marché importante sur la France d’où un territoire plutôt bien couvert, ceci explique peut-être cela.  ↩

  3. La plus grande partie de ce temps, Apple Maps n’était d’ailleurs accessible qu’à une poignée de développeurs.  ↩

  4. Avec Apple Maps, en zoomant suffisamment, je me vois pratiquement bronzer à poil dans mon jardin. (pas la peine de me demander mes coordonnées GPS, bande de pervers!).  ↩

  5. On retrouve la même logique que Siri ici. La faculté de comprendre et répondre aux questions s’améliore grâce aux utilisateurs. Le seul truc qui change, c’est que Siri a été estampillé “beta”, ce qui n’était pas un problème parce qu’on partait de rien: il n’y a pas de dégradation, juste de l’amélioration.  ↩

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